Un film ou une rencontre dramatique? (pv Naoki) [TERMINE]

Le jeune garçon sentait qu'ils allaient bientôt se quitter, mais il n'arrivait pas à se défaire de lui. Ou plutôt, il ne voulait pas. Pourtant, Jun le repoussa et il le libéra de son étreinte, à contre coeur. Il lui tendit alors ses vêtements et se rhabillèrent hâtivement, sans s'adresser le moindre mot ou même se jeter un regard en coin. Naoki sentit les palpitations de son coeur s'accélérer au fur et à mesure qu'il sentait leurs adieux approcher. Tout en se rhabillant, il se demandait s'il devait tout lui avouer et envenimer les choses ou le laisser s'enfuir et renoncer à lui à jamais. Même s'il savait qu'il en souffrirait, il se résigna et préféra se taire pour leur bien à tout les deux. Ce serait sûrement mieux ainsi.

Jun posa sa main sur le verrou de la porte, prêt à s'en aller, mais il se retourna vers le jeune garçon, ancrant une dernière fois son regard dans les yeux de Naoki. Ce dernier sentit les larmes monter, prêtes à déferler, mais il ne voulait pas pleurer devant lui, au risque de se montrer plus que faible.

- Tu trouveras mieux que moi.

Sortant de la cabine avec un petit sourire dessiné sur les lèvres, Hyun Jun l'abandonna dans la cabine. Naoki guettait le son de ses pas sur le carrelage et le claquement de la porte des toilettes lui fit comprendre qu'il était partit définitivement. Il était enfin devenu un mauvais souvenir. Le jeune demeura debout dans la cabine, immobile et muet, le regard rivé sur le vide. Ses larmes perlaient sur ses joues, ne cessaient de glisser sur sa peau. Tout l'amour qu'il portait au Coréen se dévidait par ses pleurs et se transformait en haine. Il tapa à grand coup de poing sur la paroi de la cabine, lâchant un cri de désespoir, puis s'assit nerveusement sur le cabinet, le visage plongé dans ses mains. Il exprimait sa rage et sa déception, cloîtré dans cette petite pièce inconfortable, pendant plusieurs minutes, réfléchissant à ce qui avait poussé Jun à agir comme cela avec lui et au pourquoi il lui était littéralement tombé dans les bras.

Séchant ses larmes, il quitta lui aussi la pièce. Certaines personnes regardaient en sa direction et il leur rendait une mine déconfite ou un regard furieux, sans trop s'attarder sur eux. Ils devaient sûrement faire partie du public de leur dernière rencontre. Il marcha vers la sortie du cinéma, le pas traînant et les mains dans les poches, se préparant déjà à se morfondre dans sa suite.