Et si on devenait ami ? (pv Shinobu)

Kei n’était pas un mauvais bougre, il boudait faussement, mais au fond, ce Shinobu ne le faisait pas plus chier que ça, il n’avait juste pas dormi assez. Il se laissa guider jusqu’à la camionnette, il hésita un moment, un peu surprit par sa demande d’aide soudaine alors qu’avant il avait été une vraie tête de cochon. Il soupira légèrement, décroisa ses bras, et grimpa à son tour dans l’engin. Pas vraiment décidé à commencer une conversation, d’ailleurs le trajet se passa sans un mot. Kei n’était pas doué pour ça, sous ses allures de roi de la jungle... c’était encore un gosse de 22 ans maladroit qui était passé dans le monde adulte trop rapidement. Il regarda la route fixement jusqu’au petit magasin.

Je t’attends ici !

Il était catégorique, il ne voulait pas le suivre comme un petit toutou, alors Nobu dût y aller seul, ça ne lui plut certainement pas, mais ça aurait servit à quoi ? Kei ne lui aurait pas donné son avis, il aurait juste trottiné derrière ? Non merci ! il avait sa fierté ! Mal placée, mais il l’avait quand même. Il consulta ses mails, et ses réservations pour les jours à venir.

Oh non encore lui.... tsss vieux pervers grassouillet....

Il fit une grimace significative que personne ne put admirer, il avait parfois quelques réticences à se pointer chez un client.... notamment quand celui-ci était un peu spécial... genre fouet, menotte, et cuir... tout ce que Kei détestait en gros. Il soupira. Nobu arriva assez rapidement, il remonta, démarra et le jeune hôte lui demanda de s’arrêter au bar de la plage.

Ils y allèrent, s’installèrent. Kei commanda un milkshake au café, il attendit que Nobu face son choix, puis il se décida quant même à lui parler.

Tu auras besoin d’un coup de main pour peindre c’est ça ? Et puis tu bosses où ici ? je t’avais jamais vu avant, et pourtant je suis là depuis 4 ans....

Le silence régnait...un silence de mort en fait. Vous savez du genre de ceux où l'on a qu'une seule envie: Passer l'arme à gauche; Parce quitte à rester dans le silence, autant que ça soit éternellement et le plus vite possible.

Après mûre réflexion, pas très séduit par l'idée de se jeter de la camionnette en marche, Shinobu alluma la radio pour détendre un peu l'atmosphère. La berceuse que sa grand-mère lui chantait étant enfant passait au même moment ce qui le réconforta un peu;

Spoiler:

Il ne pu s'empêcher de la fredonner un moment en balançant doucement sa tête au rythme apaisant de la musique. Cinq minutes et une chanson plus tard, il arriva devant le magasin de bricolage et se gara dans un coin à côté de l'entrée avant de détacher sa ceinture en s'adressant à son nouveau coloc'.

- Je crois que je vais retaper toute ma chambre en fait, même si on a pas le droit normalement, j'ai bien envie de...

À peine a-t-il le temps de finir sa phrase que Kei lui avait déjà mit un stop. Trop aimable...vraiment trop aimable ce jeune homme, vous trouvez pas ? On en redemanderais presque. Poussant un léger soupir, non pas de déception mais de désespoir, Shinobu descendit du véhicule en claquant la porte sans même un "à tout à l'heure" ou je ne sais quelle formule de politesse.

- C'est pas comme ça qu'on deviendra ami, abruti...

Une demi-heure plus tard, le cuistot était de retour et chargeait tout son matériel dans le coffre avec aisance malgré tout ce qu'il avait acheté: peinture, rouleaux de papier-peint, planche de bois etc... Il en avait eu pour pas moins de 350 millions 200 milles yens, soit l'intégralité de son salaire du mois dernier !!
Ils se remirent en route, direction le bar de la plage à la requête du petit hôte grincheux - surnom trouvé à l'instant même - une fois installé à une table et leur commandes passées, Kei engagea la conversation au grand étonnement du chef.

- Pourtant je suis sur l'île depuis six ans, tu sais...Je passe mon temps à surfer ou derrière les fourneaux, normal qu'on ne se soit pas vu.

Il examina de nouveau le menu, se demandant si son choix pour un smoothie aux fruits du verger était judicieux finalement...tant pis ! Shinobu s'installa plus confortablement, croisant les jambes avant de reporter son attention sur Kei.

-Je veux pas te forcer à m'aider, hein. Mais ça serait avec plaisir ! Par contre je dois te prévenir, je suis plutôt maniaque donc si c'est pas droit...

Leurs commandes arrivèrent et Shinobu dégusta finalement son smoothie avec délice, dans une ambiance plutôt décontractée où Kei et lui bavardaient tranquillement.

- T'es arrivée comment ici ? Moi c'est mon frère qui a trouvé une annonce sur internet au sujet du Palace; J'ai cuisiné pour Monsieur Maxwell et il est tombé sous le charme, il en a presque pleuré !

(Juste en passant, je te mets une photo de l'allure de Kei en ce moment, je ne l'avais pas fait avant)

Spoiler:

Vu la tronche que Shinobu avait fait quand Kei avait enregistré la conversation, le jeune hôte se demandait ce qu'il pensait de lui sur le coup, quoi ? il était un peu farouche c'est tout mais pas si sauvage.... Quoi que... Si Kei était docile dans le lit des clients, dans la vraie vie, il fallait quand même savoir le dompter. Il n'allait pas être soumis partout non plus. Il dégusta son milkshake au café et une eut petit sourire parce qu'il était bon mine de rien. Mais là, il commençait aussi à avoir vraiment faim, il allait attendre un peu avant de commander.

Du surf et de la cuisine ? Oui c'est sur... on a jamais du se croiser... enfin... je sais surfer mais je n'ai pas de planche. Alors bon... ça fait un moment que j'en ai pas fait.

Il haussa ses épaules, reprenant son rafraichissement et le buvant avec délice, ça faisait du bien d'avoir enfin un truc dans l'estomac. C'était sur qu'il était grognon, entre le réveil bruyant et rien à manger... Il soupira doucement d'aise. Il l'écouta encore et soupira pas d'aise cette fois.

J't'ai déjà dit que j'étais prêt à t'aider, c'est toi qui m'a "gentiment" rembarré... pas l'inverse ! *Il le fixa un moment* Je m'en fous que tu sois maniaque, si tu le gueules trop souvent dessus, je t'enverrai mon pinceau dans la tête !

Il eut un petit sourire narquois, il était capable de le faire, ça c'était sûr, mais étant minutieux lui même, il ne devrait pas avoir trop de mal à aider ce cuisto prétentieux. Oui il le trouvait vantard avec son "Il en a presque pleuré".... N'importe quoi... pleurer devant de la nourriture.... c'était bon, délicieux ici même, il ne dira jamais le contraire, mais pas au point d'en pleurer... Bref, la question fatidique arriva, Kei croisa ses jambes et ses bras, il interpella un serveur et lui demanda de lui apporter deux parts de tarte antillaise (coco et ananas)avec un jus d'orange et bien sur, les parts là étaient juste pour lui... faim quand tu nous tiens. Il s'installa mieux et le fixa.

Moi.... Maxwell était à Tokyo pour X raisons.... un jour il est venu dans la "maison" où je travaillais.... il s'est fait la pute que j'étais... que je suis toujours en un sens, le mot hôte est juste plus joli... et il en a "pleuré" (ironie XD) d'extase tellement j'étais bon. Il a dut avoir pitié et envie de me reprendre encore comme un fauve, alors il me fit débarquer ici.

Il fut "amusé" par la tête que faisait son nouveau coloc.

C'est cru je sais... mais c'est la vérité. On va être colocataire et je ne veux pas que ça démarre sur un mensonge. Il m'a baisé, il a aimé, je l'ai suivi... et ça fait presque 4 ans que je satisfais les clients ici....